Semaine sans lecture
C’est la semaine sans lecture de The Artist’s Way* ; j’ai rangé tous les livres et revues. Il me semble que c’est un repos, un répit tant attendu, de vraies vacances de mon seeking and restless mind qui est tellement avide d’apprendre, de connaître, d’accumuler des informations, et de s’en souvenir. C’est vraiment une tendance qui m’épuise, me vide de mon énergie, et qui devient compulsive, même si j’essaie de me limiter. Sans lire, les petites pratiques du matin et du soir deviennent beaucoup plus simples, et plus courtes. Je peux simplement regarder ma carte de tarot, et n’ai pas besoin de lire toutes mes petites listes ; contempler seulement mon hexagramme du Yi Jing* : pas besoin non plus de lire un chapitre d’un livre. C’est reposant.
Mais j’ai une liste de nombreuses activités sans lecture pour meubler mon temps. Il reste l’écriture, puisqu’elle fait partie des activités de The Artist’s Way, il ne s’agit pas de la supprimer ; alors que ce serait aussi un bon exercice pour moi. Je me rends compte, grâce au Raja Yoga*, qu’il faut que je devienne plus spirituel, et non plus matériel : la lumière domine la matière, et non l’inverse. Et je crois que ces temps je suis de nouveau devenu très matériel (dans le faire et l’avoir), au détriment du spirituel (de l’être). « Faire » des activités spirituelles, c’est-à-dire être plus dans mon « esprit-cœur », que dans mon intellect et dans l’accomplissement de tâches concrètes. « Être » dans mon entité angélique et communiquer à un niveau non verbal, et non matériel, par le son et l’image ; ou, en allant plus loin, avec la pensée, le cœur, l’énergie, l’amour, la lumière, la prière, les rituels, le silence, la méditation. Créer un réseau de communication non verbale, par le mail. Mais a-t-on vraiment besoin de mail ?
A-t-on besoin de laisser, ou d’envoyer, une trace visible, matérielle, reconnaissable de ce qu’on envoie au niveau invisible ? La beauté du niveau invisible, c’est son anonymat : l’ego qui veut de la reconnaissance disparaît ; c’est un don pur, on n’attend rien en retour ; c’est ainsi qu’on va vraiment recevoir, aussi à un niveau subtil, non visible, immatériel, impersonnel. C’est-à-dire qu’on va vraiment se trouver branché sur la vraie énergie, cosmique, divine, sur la vraie lumière. Ce n’est plus un « commerce », un échange au niveau matériel humain, mais une participation inconditionnelle à un ordre de fréquence supérieur. S’accorder à une vibration pure, et rester en harmonie avec elle, quoi qu’il arrive, sans se laisser distraire ou attirer dans des réactions, des jugements. Simplement rester immuable, dans la pureté, l’équanimité, le silence, la paix, et devenir cet état ; et par là même, le vivre et l’irradier, le manifester, le communiquer. Être un récepteur branché sur la haute fréquence qui le module pour le rendre accessible et perceptible par tous ; et cela sans paroles, sans actions, sans efforts, simplement par la conscience, la présence à l’énergie de la source et à la résonance qu’elle a en nous. C’est cela la canalisation.
* Yi Jing (chinois) : littér. le classique des changements. Il s’agit du Livre des mutations, un des classiques de la culture chinoise qui décrit 64 situations types représentées par des hexagrammes. Le Yi Jing est un livre de sagesse que les Chinois utilisent depuis plus de trois mille ans comme oracle. Les noms des hexagrammes ainsi les textes du jugement et des lignes mentionnés sont empruntés à la traduction littérale de Cyrille Javary (Yi Jing, le livre des changements, de Cyrille Javary et Pierre Faure).
* Raja Yoga : méditation enseignée et pratiquée dans les centres de Brahma Kumaris (organisation internationale d’origine indienne). Je fréquentais régulièrement celui de Chiang Mai.
29 novembre 1998, Chiang Mai