Si la vie de couple est difficile, c’est parce que nous avons des attentes, des désirs, nous proje­tons sur l’autre, nous croyons qu’il va nous apporter quelque chose, combler nos manques, nous aimer, que nous allons pouvoir communiquer, échanger, qu’il va toujours se comporter comme nous le désirons, qu’il va nous rendre heureux, etc. Et l’autre projette la même chose sur nous…

Les seules relations qui peuvent marcher, ce sont celles où l’on ne désire plus rien, où l’on accepte l’autre tel qu’il est, sans aucune envie de le changer, et où on lui donne tout, sans rien attendre en retour. 

Alors, les relations sont toujours parfaites, qu’elles durent un jour, un mois, ou dix ans.

Car on ne demande plus rien, ni aux autres ni à la vie, mais on aime inconditionnellement. C’est donner qui rend heureux, demander ou attendre n’apporte que son cortège de déceptions et de souffrances.

Ce qui est aliénant, c’est notre dépendance, ce sont nos attentes, nos besoins, nos demandes.

Pour reprendre l’idée de l’ombre et de la lumière, tout cela se situe au niveau de l’ombre, de nos peurs, de notre égoïsme, c’est à ce niveau de l’ombre que nous avons besoin de reconnaissance, d’amour, d’être compris… que nous avons des aspirations et des projets pour le futur, que nous voulons encore vivre une nouvelle histoire.

Au niveau de la lumière, il n’y a plus d’attentes, de besoins, d’histoire… nous sommes présents à ce qui est là dans l’instant, et c’est nous qui reconnaissons, quand il sont là, nos talents, notre ouver­ture, notre disponibilité. Nous acceptons, quand elles se présentent, les expériences que la vie nous propose. Et quand il n’y a pas d’expériences, il ne manque rien.

Il n’y a rien à faire dans la vie, sinon vivre, tout simplement, dans la joyeuse tranquillité du wu wei*, le non-agir cher aux taoïstes.

* Wu wei (chinois) : littér. ne pas faire, non-action. Le wu wei est une philosophie de vie prônée par les taoïstes, qui consiste à s’abstenir de toute intention d’accomplir quoi que ce soit. Le pratiquant du wu wei se contente de suivre le flux de la vie en répondant spontanément aux besoins et aux demandes qui se présentent.

15 octobre 2011, Chiang Mai